par Steven Bachman
De par sa flore très diversifiée et ses végétations naturelles en majorité menacées, Madagascar figure parmi ‘les hot spots’ en biodiversité dans le monde. Il est donc important que les scientifiques disposent des données de bonne qualité afin de pouvoir définir les décisions appropriées pour les actions relatives à la conservation de ce patrimoine naturel. Bien que les explorations et inventaires botaniques dans cette île durent maintenant depuis des siècles, il arrive toujours que de nouvelles découvertes soient observées sur la flore de Madagascar. . Ainsi, de nouvelles espèces y sont continuellement décrites et des données supplémentaires sont désormais générées sur leur distribution, écologie et types de menaces.

L’exploitation de notre connaissance sur la flore s’avère ainsi urgent avant qu’il ne soit trop tard. De nombreuses espèces sont en effet en voie de disparition car l’intensité des menaces qui pèsent sur leur population ne cesse de s’accroitre. Deux récents développements technologiques et techniques pourraient contourner ce problème : les « Smartphones » et les « Sciences citoyennes ». Les Smartphones sont des téléphones mobiles disposant des fonctions numériques comme un appareil photo, un récepteur GPS et des applications qui fonctionnent comme des petits logiciels ; ils peuvent également se connecter sur internet. L’utilisation des Smartphones s’est considérablement accrue depuis ces dernières années et leur coût continuent de s’abaisser si bien que tout le monde puisse en disposer. L’utilisation des Smartphones ne peut que profiter à la recherche scientifique. Par exemple, la prise en photos d’une plante dans son milieu naturel permettra de mieux comprendre le mode de distribution des espèces, leur fréquence et l’état de leur population, vigoureux ou souffrant. Cette approche est appelée « Sciences citoyennes » car elle fait participer tout le monde.
Ces deux méthodes faisant intervenir les nouvelles technologies sont maintenant arrivées à Madagascar grâce à « Zavamaniry Gasy », un projet qui vise à observer et à noter la distribution des plantes à Madagascar par le biais du site web iNaturalist. En l’espace de quelques mois seulement, plus de 500 observations appartenant à plus de 300 espèces y ont été téléchargées. Ces espèces provenant de toutes les régions de Madagascar- du nord au sud, d’est en ouest – se composent entre autres des palmiers, des orchidées, des plantes herbacées et des arbres. Nous espérons que de plus en plus de citoyens seront impliqués dans la conservation des plantes de Madagascar et viendront se joindre à ce projet afin de se partager la connaissance sur cette incroyable diversité.